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pour oublier ce qui se passe dessus. Mais on ne peut se distraire de cette consternation !

Écris-moi où tu es ; je t’envoie ceci au jour dit, rue Murillo. Nous t’aimons et nous t’embrassons tous.


DCCXLII

À MADAME EDMOND ADAM, À PARIS


Nohant, 8 août 1870.


Écrivez-moi donc, ma Juliette ! je suis inquiète de tout et brisée de tristesse. Quelle leçon pour les peuples qui veulent des maîtres ! mais qu’elle est cruelle ! que de sang et de larmes pour expier l’ignorance et l’erreur ! Nous savons enfin tout ; mais, demain, qu’allons-nous apprendre ? n’êtes-vous pas malade de tout cela ?

Dites-nous quelques mots de-vous et de nos amis. Est-ce que les pauvres enfants de nos amis étaient dans cette révolte des mobiles ? Est-ce qu’on va sévir contre eux avec rigueur ? Moi, je rêve que les alliés, l’Angleterre en tête, vont nous écraser, et nous offrir la paix avec un d’Orléans pour roi constitutionnel ; ce qui serait peut-être le vœu de la majorité des Français