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qu’ils ne sont gros. C’est un grand malheur pour les idéologistes qui comprennent le présent et l’avenir, d’avoir une pareille guerre à leur suite. Mais le jour se fera. Patience ! encore des heures de danger et de crise, et on s’entendra sur les points où il est possible de s’entendre. La France est plus sage et plus patriote que vous ne pensez, vous verrez cela peu à peu. — La forme du gouvernement futur sera très républicaine, et fasse le ciel qu’elle conserve le titre de république, c’est la seule qui puisse honorer notre malheur politique.

Tu dois être éreinté, mon pauvre enfant. Qu’il nous tarde de te voir ! nous t’embrassons du meilleur de nos cœurs. Quand viens-tu ? Il faut vraiment que tu te détendes de toutes ces émotions et que tu retrouves l’espérance dans un milieu plus calme. Nous avons besoin de te voir, nous ; un peu de joie nous est bien permise après tant d’angoisses.


DCCXCIV

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


Nohant, 17 mars 1871.


Nous avons tous souffert par l’esprit plus qu’en aucun autre temps de notre vie, et nous souffrirons toujours de cette blessure. Il est évident que l’instinct sauvage