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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/99

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Donnez-nous de vos nouvelles, mon enfant, et promettez-moi d’être forte ; ce qui est plus grand que d’être heroïque. Nous vous embrassons tendrement. Il me tarde de savoir Alice auprès de vous.

G. SAND.


DCCXCIII

À M. EDMOND PLAUCHUT, À PARIS


Nohant, 6 mars 1871.


Enfin, les journaux disent qu’il ne se produit pas de malheurs nouveaux à Paris, malgré l’agitation malsaine des uns et la trop légitime douleur des autres. Voilà les Prussiens partis, l’impression générale en province, c’est qu’ils ont fait un four complet, et qu’encore une fois le bon esprit et le fin esprit de Paris, eût prévalu. Toi qui vois le détail de près, tu n’es peut-être pas tout à fait content ; nous qui voyons l’ensemble, nous sommes encore une fois fiers de vous. — Non, mon enfant la France n’est pas perdue et Paris est toujours l’âme du monde. Il a ses jours de fièvre, de délire ou de marasme ; est-ce possible autrement, après de telles aventures, des drames sinistres, des épouvantes, des fautes, des misères qu’il a si courageusement subies ? — En ce moment, les idéologues sans savoir et sans principes vrais, font plus de bruit