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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/133

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graves ; ne serait-il pas bien à vous de vous occuper de lui ?


DCCCXI

À MADAME EDMOND ADAM, À PARIS


Nohant, 13 juin 1871.


Chère Juliette,

Il faut pourtant vivre et faire à ceux que nous aimons la vie la meilleure possible. Il ne faut plus dire que l’on souffre, et même il ne faut plus le savoir. La France est une grande ambulance où il faut s’oublier et s’effacer pour les autres. Il ne faut plus être malade ni de corps ni d’esprit : les autres ont absolument besoin que nous nous portions bien.

Nous disons trop que nous sommes perdus, que nous allons tomber sous le joug des jésuites, cela leur donne de l’audace et une importance factice, une force apparente. Je ne les crois pas si redoutables ; je crois plutôt à un libéralisme qui sera sec, froid et borné ; ce ne sera pas un idéal, mais il faudra l’accepter ou périr dans la boue et le sang de l’Internationale. Celle-là est bien plus inquiétante que les cagots et elle a eu l’art d’être plus odieuse encore. Pleurons des larmes de sang sur nos illusions et nos erreurs. Nous avons cru que le peuple des villes était bon et brave.