Il est méchant quand il est brave, poltron quand il est bon ; l’Empire l’a rendu dangereux. La République possible ne pourra que le rendre inoffensif, et la République idéale est loin, loin dans l’avenir.
Nos principes peuvent et doivent rester les mêmes ; mais l’application s’éloigne et nous serons condamnés à vouloir ce que nous ne voudrions pas. Adam, Louis Blanc et les autres sont bien forcés d’emboîter le pas avec Thiers, et ils ont fait un grand acte de raison en le soutenant contre les excès de la Commune et ceux des légitimistes.
Soyons donc raisonnables à présent, il n’y a pas d’autre chemin pour le devoir ; ne soyons pas nerveux et agités, ou nous sommes perdus.
Je vous embrasse tous bien tendrement. Plauchut m’écrit qu’Adam n’est pas démoli du tout par son terrible accident, et que Toto est tout plein belle. Pauvre fillette ! je suis sûre qu’elle a du calme et de la force d’âme sans le savoir. Mariez-la bien, pas trop dans la politique, je vous en conjure.
Tendresses de Maurice, de Lina et de nos fillettes, qui poussent on ne peut mieux. Les voir rire et sauter dans les fleurs, c’est comme un bain pour nos âmes épouvantées et navrées. Nous nous serrons les uns contre les autres, en nous disant à toute heure : « Surtout ne soyons rien, et travaillons toujours pour que les autres soient. »