M. Malot trouvait facilement à placer son roman dans un autre journal et c’est moi qui ai refusé de lui prendre son tour ; car je comprends qu’il tienne à paraître dans le Temps. Voyez, cher ami, à arranger cela dans votre intérêt, sans vous occuper du mien. Maurice cèderait bien son tour sans se plaindre et sans vous demander d’avances ; mais, moi, je ne voudrais pas le remettre si loin pour des raisons que je vous dirais, mais qui sont trop longues à écrire. En somme, je crois que le mieux serait de laisser les choses comme M. Hébrard me les a écrites : Taine, Maurice, Malot et moi ; cela me permettrait de donner à Buloz une nouvelle, pour me liquider, et ne pas le faire mourir de chagrin ; car le voilà qui se réveille et jette feu et flammes. Si Renan va à vous, je vous laisse à penser !
Je songe à une chose à laquelle vous devriez réfléchir. Vous voulez grouper autour de vous ce qu’il y a, dites-vous, de lumineux. Vous pourriez, à côté de la place politique de premier ordre que vous avez, prendre la première place littéraire. Mais le feuilleton est une chose si limitée, si interrompue, que les romans en souffriront toujours, et que les articles de variétés sérieuses étant forcément scindés, n’y auront jamais l’autorité qu’ils ont dans une revue ou dans un livre. Il faudrait trouver le moyen de faire, tous les quinze jours, quelque chose qui serait, sous la forme d’un grand supplément, à la fois un journal et une revue, cela contiendrait : la valeur d’une feuille en roman ; même étendue en science, philosophie,