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ture ne s’arrête pas, elle poursuit son but. Elle fera naître une espèce républicaine mieux constituée, qui réalisera mieux le vœu d’équilibre universel et le milieu se fera autour de l’être nouveau.

Faites-nous un livre là-dessus, ô Juliette !

Et donnez un peu plus souvent de vos nouvelles et aimez-nous toujours. Tout Nohant vous embrasse tous, tendrement.

G. SAND.


DCCCXLIX

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


9 avril 1872.


Je suis avec toi, toute la journée et le soir, et à tout instant, mon pauvre cher ami. Je pense à tout ce qui se passe de navrant autour de toi. Je voudrais être près de toi. La contrariété d’être clouée ici me rend plus souffrante. Je voudrais un mot où tu me dirais que tu as le courage qu’il faut avoir. La fin de cette digne et chère existence a été douloureuse et longue ; car, du jour où elle est devenue infirme, elle est tombée, et vous ne pouviez plus la distraire et la consoler. Voilà, hélas ! l’incessante et cruelle préoccupation finie, comme finissent les choses de ce monde, le déchirement après la lutte ! Quelle amère conquête du repos ! et cette inquiétude va te manquer, je le sais.