intelligente et bonne comme un ange. Elle a six ans et demi et vient de faire connaissance avec la mer, où elle est intrépide. Votre ami Maurice a les cheveux plus gris que les miens. À cela près, il est resté jeune et est devenu grand piocheur en tout. Toujours excellent fils et compagnon agréable. J’ai eu le bonheur de trouver une belle-fille charmante et d’avoir, sur mes vieux jours, un intérieur parfaitement heureux dont je ne sors plus que contrainte et forcée. Solange, après bien des vicissitudes, se porte bien et vient nous voir de temps en temps. Elle s’est fixée, pour raison de santé, à Cannes, où elle s’est bâtie une maison. L’été, elle court, et, cette année, elle est en Suisse, bien près de vous probablement, car sa dernière lettre est de Genève. Voilà notre bulletin commun. Pour moi, j’ai trouvé, en vieillissant, une santé que je n’avais pas étant jeune. Je n’ai aucune infirmité, je travaille sans fatigue et je suis forte et alerte. Mais j’ai soixante-huit ans et tout cela ne peut plus durer bien longtemps désormais. Je tâcherai d’aller tant que je me sentirai utile. Jusqu’à la fin, je me rappellerai avec bonheur mes vieilles amitiés. Croyez bien que je suis toujours, ainsi que Maurice, à vous de cœur.
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G. SAND.