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DCCCLXIII

AU DOCTEUR HENRI FAVRE, À PARIS


Nohant, 30 août 1872.


Cher ami,

Dans mon feuilleton du Temps, de la semaine prochaine, je dis mon mot sur la grande question que vous développez avec tant de science et de hauteur d’esprit dans votre explication de la Bible. Alexandre[1] se l’est appropriée sans vous nommer, ce qui m’a beaucoup surprise. Apparemment vous avez exigé ce silence, et, n’en comprenant pas bien les raisons, je n’ai pas osé vous nommer non plus. Cela ne m’a pas gênée, du reste, car je n’ai point la prétention de faire une critique de vos idées, et, si j’en avais la force et l’autorité (ce que je n’ai pas), je me garderais bien de discuter contre vous ni contre lui devant le public. Je ne trouve pas que l’amitié vraie permette ces combats ; j’ai peut-être tort, mais mon cœur s’y refuse, et j’ai coutume de l’écouter avant tout.

Ce n’est donc ni à vous ni à lui que répondent mes aperçus sur le fond de la question homme et femme, et je crois avoir réussi à ne pas même le faire pres-

  1. Alexandre Dumas fils.