et, si l’ennemi l’emporte, la défaite ne sera pas sans honneur.
Tâchons donc que la pièce soit bonne ; tout est là.
Vidons l’incident Berton.
Il me laisse tout à fait calme, en ce qui me concerne. Je n’ai de chagrin que pour ce malheureux, auquel je portais beaucoup d’amitié, malgré toutes ses folies. Je crains une triste fin, et j’ai fait tout ce qui était humainement possible pour la lui épargner.
Après lui, il n’y a plus que Lafontaine.
Lafontaine jouera mieux certaines parties du rôle ; l’ensemble sera peut-être moins distingué. Il y a donc à réfléchir avant de faire une démarche auprès de lui. Je ne l’ai pas vu depuis longtemps sur la scène ; et c’est à vous et à Duquesnel de trancher la question sans moi.
Si nous n’avons ni Berton ni Lafontaine, comme il n’y a pas d’autres acteurs pour ce type, il nous faudra bien ajourner la représentation. Ce ne sera la faute d’aucun de nous. La mère aussi est difficile à trouver, et je ne sais pas si vous la tenez. En un mot, la pièce est scabreuse à jouer, et, si Duquesnel ne peut pas la monter, qu’il sache bien que je n’aurai pas la bêtise de m’en prendre à lui.
J’ai lu, hier soir, la pièce à mes enfants. Maurice, qui n’a jamais aimé le sujet, et qui l’écoutait avec humeur, a été fortement empoigné. René[1], qui est la
- ↑ René Simonnet, neveu de George Sand.