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nellement sous quelque forme et à quelque titre que ce soit. Cela, nous l’ignorons, et c’est cette ignorance du sort qu’il nous réserve qui fait la douceur et le mérite de notre confiance en lui ; ne seront damnés, croyez le bien, que ceux qui auront cru à la damnation ; mais cette damnation, que nous rêvons éternelle et terrible, ne saurait être qu’une nouvelle épreuve supportable et passagère. Dieu n’existe pas, ou il est bon ; toute religion qui n’aboutit pas à la confiance, nous enseigne la peur de Dieu, c’est-à-dire la haine du vrai.

Je vous dis ma religion, qui me rend heureuse, et je voudrais que vous fussiez calme et heureuse aussi ; car vous méritez de l’être, en dépit de toutes vos douleurs.

Croyez que je m’y intéresse vivement et que je vous suis dévouée de cœur.

G. SAND.


DCCCLXXXIX

À EDME SIMONNET, À PARIS


Nohant, 12 janvier 1873.


Mon cher mignon,

Te voilà donc exilé décidément ? Espérons que c’est pour peu de temps et que tu reviendras ; car il