enfant, si Loulou était confiée à Aurore, avec cette idée d’un enfant abandonné de ses parents, idée qui l’étonne et qui l’émeut beaucoup, Loulou serait admirablement soignée tout le long du jour. La nuit, oh ! dame, on dort serré ! On fait, avec le papa, un métier de naturaliste qui porte au sommeil ; on trotte sans cesse, on chasse toutes les bêtes du monde, on en élève, et l’on apprend mille choses curieuses, sans se douter qu’on apprend.
Hier, Titite vient à nous toute rouge, et nous dit : « Il y a là une grosse vipère bien méchante ! Je n’ai pas voulu y toucher ; j’ai bien vu que ce n’était pas une couleuvre : elle est jaune avec des anneaux noirs ; elle a un gros ventre et la tête plate. » Nous y allons, et nous tuons une énorme vipère, qu’elle avait parfaitement décrite et regardée, non avec sang-froid, — elle avait eu peur, — mais avec la présence d’esprit d’une personne instruite, et cette personne a cinq ans. Plauchut en était émerveillé.
Ah ! les enfants, on en parlerait toute la vie, et plus on vieillit, plus on les aime.
Vous faites bien de me dire que Pictordu a eu du succès ; je n’en savais rien du tout, et j’en doutais fort. J’ai commencé mon roman ; car j’ai la matière d’un volume de contes, et je crois que c’est assez. Faudra-t-il vous le garder, ce roman, si je le mène au port, excédée des tempêtes que me soulève sans cesse la Revue. On m’écrit que le vieux Buloz est malade ; c’est sa fin.