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Je n’ai pas depuis longtemps de nouvelles de ta bonne maman.


CMXVI

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Nohant, 4 octobre 1874.


Tout Nohant va bien, sauf des rhumes qui finissent et recommencent avec les variations folles de l’atmosphère. On se réjouit de vous savoir revenu sain et sauf de vos voyages. Maurice aussi est revenu en bon état de ses ascensions, où le vent a failli l’emporter. Nous voilà tout seuls, car le seul de mes grands petits-neveux qui nous fût resté au pays, s’en va substitut à Châteauroux. C’est tout près, mais c’est tout de même une séparation ; car sa mère le suit et sa faible santé ne nous permettra pas de la voir bien souvent. Il nous reste nos filles. C’est quelque chose, direz-vous, ah ! oui certes, et, chaque jour, elles nous donnent plus de joie et de bonheur. Le travail aussi va son train et l’ennemi ne peut pas entrer chez nous ; mais le cœur se casse un peu chaque fois qu’on donne la volée à un de ces enfants qu’on a si longtemps couvés. Vous viendrez nous voir, n’est-ce pas ? pour nous rendre un peu de compensation.

Vous me parlerez de ma chère Venise, que je ne