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reverrai plus, car je la verrais autre. Elle est libre et doit ressembler à d’autres villes. Jadis c’était un monde à part, à nul autre pareil, une ville du passé, avec des regrets formulés dans tous les cœurs et dans toutes les bouches, un repos de mort avec des voix invisibles qui chantaient, la nuit, les splendeurs d’un autre âge. En somme, avec des guides et des compagnons comme ceux que vous aviez, vous avez vu aussi bien qu’on peut voir, et je vous envie.

À présent, vous remettez-vous à la pioche ? avez-vous retrouvé votre jardin refleuri par les pluies et Loulou grandie et fortifiée comme vos rosiers ? Le vieux Nohant l’attend toujours avec sa mère adoptive, cette chère petite plante. Nos filles lui seront maternelles aussi, vous verrez.

À vous de cœur, cher ami, moi et les miens.

G. SAND.


CMXVII

À M. MAURICE-PAUL ALBERT, À PARIS


Nohant, 16 octobre 1874.


Cher enfant, tu étais si près de nous et tu n’es pas venu nous voir ! Si tu retournes une autre année au bord de la Creuse, il faudra absolument revenir faire connaissance avec ton vieux Nohant et tes jeunes pe-