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monde ne peut pourtant faire des souliers ou des saucisses ? Il faudrait bien un peu plus d’idéal.

En vieillissant, on reconnaît qu’il est inutile de regimber, que le matérialisme des intérêts flattera toujours les gros instincts et que le talent sera toujours condamné à des luttes sans trêve. On se résigne, mais ce n’est pas sans tristesse, et ce que l’on accepte pour soi, on en prend moins bien son parti quand on voit ses amis en souffrir.

J’espère que ces élèves ne vous rendront pas trop esclave et qu’on vous verra quand même, aussitôt que le cœur vous dira de venir nous voir. Le nôtre nous en dit toujours et vous appelle toujours.

À vous,

G. SAND.


CMXX

À M. HENRI AMIC, À PARIS


Nohant, novembre 1874.


C’est la conscience de chacun qui peut répondre à cette question générale. Dire que les révolutions sont de droit sacré, c’est un axiome politique qui n’est vrai que relativement ; car tous les partis peuvent l’invoquer à leur point de vue, et, dès lors, ceux qui veulent nous rejeter dans la nuit du passé auraient