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CMXXVII

À M. EDMOND PLAUCHUT, À PARIS


Nohant, 25 février 1875.


Dépêche-toi d’en finir avec ton volume, d’empocher ton argent et de revenir passer le printemps avec nous. Les petites ne sont pas contentes de toi ; elles ne se consoleront pas de l’absence de leur Plauchut, même avec des dindes et des huîtres faites à son image. Il faut venir, entends-tu, le plus tôt que tu pourras. Je vais avoir fini Flamarande dans huit ou dix jours.

Quel travail que d’écrire à mesure qu’on imprime ! Il ne faut pas s’arrêter un jour, et on est toujours dans la crainte d’être arrêté par quelque chose d’imprévu. Je lutte depuis huit jours contre ce chien de rhumatisme qui, deux fois déjà, m’a paralysé le bras droit. Maurice prétend que c’est la fatigue d’écrire qui offense le muscle ; mais, comme je me guéris aussitôt que la gelée cesse, je crois au rhumatisme. J’espère en triompher cette fois et achever ma tâche sans me refroidir. On m’écrit que le roman amuse beaucoup, est-ce vrai ?

Ta lettre me tourmente fort à l’endroit de Charles Rollinat. Qu’est-ce qu’il y a ? Je n’en sais rien. Je n’ai pas de ses nouvelles depuis très longtemps et il ne