d’être encadrée parce qu’elle est intrinsèquement très belle.
La rougeole est si bien installée au pays, que tout le monde y passe. Titite en est sortie très vite et bénignement. Maintenant, c’est Lina qui est sur le flanc avec la fièvre et un masque de rougeurs très vives. Nous la soignons, en attendant le tour d’Aurore, qui se préserve jusqu’à présent. Ma fête a été gaie quand même. Titite était guérie et Lina n’avait rien encore. Plauchut nous a régalés d’un brillant feu d’artifice, et, cette fois, Titite, devenue grande et brave, n’a pas mouillé ses chausses. On a mis tous les petits cadeaux et bouquets dans votre beau plateau de laque et on l’a admiré comme une merveille.
Nous n’avons pas de sinistres dans nos pays de plaine, et les orages n’ont pas eu de violence. Le jardin est une oasis de fleurs et de verdure. Le jardinier qui n’a plus à arroser, nous disait tout à l’heure : — J’engraisse !
Titite est marraine aujourd’hui, avec Plauchut pour compère. Elle est pourtant protestante ; mais le curé n’y fait pas attention. Ils sont partis pour Vic : les petites portant des bouquets plus gros qu’elles, l’enfant et la sage-femme avec elles dans l’omnibus, et le cornemuseux faisant brailler sa musette sur l’impériale ; la nourrice de mes filles, Amic, etc., tous enrubannés et chargés de sous neufs et de dragées ; les chevaux piaffant et reniflant, très embêtés par cette musique bruyante ; les passants épatés !… C’était vraiment un