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le courant civilisateur. Qui peut se vanter d’avoir aussi bien rempli sa tâche et honoré sa vie ?

Nous ne nous voyons guère. Je ne vais à Paris que rarement et pour quelques jours ; j’ai à peine le temps d’y voir mes amis : j’y tombe malade tout de suite depuis quelques années et je reviens toujours au bercail clopin-clopant. Vous êtes bien plus jeune que moi ; vous devriez venir me voir à Nohant, quand vous avez un peu de liberté et quand il fait beau. Je n’ai plus beaucoup d’années à vivre. Il faudra me donner cette satisfaction.

À vous de cœur, cher excellent ami, et merci encore.

G. SAND.


CMXLIV

À M. LE VICOMTE DE SPOELBERCH DE LOVENJOUL,
À PARIS


Nohant, 23 octobre 1875.


Cher monsieur,

Rien ne va vite au Théâtre-Français. On m’assure qu’il y faut trente-sept ans pour tenir une parole et monter une pièce. J’ai donc le temps d’attendre et je ne pense pas aller à Paris de sitôt. Vous devriez être parfaitement aimable et venir me voir ici avant de retourner en Belgique ; si vous me disiez oui, je vous in-