Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/395

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Mais voici la question à laquelle il m’est difficile de répondre. Vous parlez d’améliorer votre position ou celle de vos enfants. Trouver un éditeur est une grande question à résoudre. Ils sont tous encombrés de manuscrits et ne donnent pas toujours la préférence aux meilleurs. Ils ne tiennent compte d’aucune recommandation ; ils lisent eux-mêmes ou font lire par des employés qui sont dans la partie et qui ne voient qu’une question de commerce dans la dépense à faire pour payer l’auteur ou seulement pour l’imprimerie. Ils ne se targuent pas d’être des juges littéraires. Ils savent ou ils prévoient si le livre couvrira leurs frais. Il faudrait, avant d’avoir affaire à eux, pouvoir publier l’ouvrage en feuilletons dans un journal. Là, l’encombrement est encore plus effrayant et on donne la préférence aux noms déjà connus. Enfin, en supposant que vous réussissiez à vaincre tous ces obstacles, le prix est minime, et il faut avoir beaucoup produit et eu de nombreux succès pour trouver une ressource sérieuse au fond de son encrier.

Je n’en suis pas moins à votre service pour offrir votre manuscrit à un journal ou à un éditeur, quand vous aurez un peu allégé les vingt premières pages, qui n’entrent pas assez vite en matière. Cette mère qui va disparaître n’a pas besoin d’être si bien dépeinte et de tant parler. Quand vous aurez fait ces remaniements et corrigé certaines fautes d’inattention (entre autres lendemain que vous écrivez toujours landemain), veuillez m’avertir et je vous donnerai