il, et pensait trouver dans mes livres une méthode de sagesse qui répondît à ses instincts. Je suis un pauvre philosophe à coup sûr. Mais j’ai des aspirations sincères et de toute la vie, vers le bien et le beau, j’ai été douée d’une forme quelconque pour exprimer ces aspirations, que plusieurs ont partagées et comprises, parce qu’ils les avaient déjà en eux-mêmes. C’est le cas de votre cher enfant. — À ces élans de confiance et de sympathie que m’exprimait sa lettre s’ajoutait une confidence. Il voulait aimer, se marier jeune, mais il ne voulait pas se profaner dans les hasards des besoins physiques ; il me demandait s’il avait raison, et naturellement je l’approuvais en lui disant que le but le plus élevé de l’homme était de relever autant que possible la dignité de l’espèce ; que se conserver pur et fort pour être capable d’avoir des enfants purs et forts, c’était travailler à relever la pauvre humanité, tellement rabaissée et corrompue par le vice des parents ou des ancêtres, qu’elle dégénère visiblement au moral comme au physique ; enfin je ne me rappelle pas trop mes paroles, mais je sais que je lui exprimais une conviction. Ses lettres suivantes me parlaient de luttes ou de tentations qu’il avait surmontées, et, à son dernier voyage ici, notre causerie étant revenue sur ce sujet délicat, que je ne voulais pas provoquer par des questions, il m’a dit qu’il avait triomphé de lui-même et qu’il persistait à apporter dans le mariage la ferveur et la sainteté du premier amour. Sous tous les autres rapports, j’ai trouvé en lui une belle âme,
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