que je n’espérais plus, se croit la force de tout réparer : Dieu la protège ! elle est mon principe et ma foi ; sera-t-elle le moyen que la France voudra adopter ? Oui, si avec elle nous chassons l’étranger. Non, si elle échoue. Le succès justifie ou condamne dans l’esprit très court et très étroit encore des majorités. Mais la dynastie napoléonienne n’a plus de chances aujourd’hui. Les intérêts froissés ne pardonnent pas. Tant mieux pour vous, allez, mon grand ami ! faire encore le bien et servir le vrai quoique, est encore plus beau que de régner parce que.
Il y a de la haine, de l’injustice, de la calomnie probablement contre vous ; aujourd’hui, qu’est-ce que cela fait ? Longtemps encore peut-être, on se méfiera de vous comme d’un prétendant ; si vous ne l’êtes pas, que vous importe ? La vérité triomphe toujours et votre attitude désintéressée, dans cette mêlée des intérêts matériels, vous replacera au rang que vous devez occuper dans les annales de cette dure époque.
Je ne vous parle pas de nous en ce moment. Nohant est triste, désert et muet. Nos jeunes gens, parents et amis, partent ou sont partis. Maurice attend l’organisation du département pour se mettre à la disposition de tout ce qui sera défense nationale. D’emploi politique, il n’en a jamais voulu et n’en veut pas. Pas plus que je ne veux être écrivain politique dans un moment où les questions de personnes sont tout. Je me devais à moi-même d’acclamer la République, quelle qu’elle fût, sauf à discuter ses actes, s’il est utile et nécessaire