Vous n’êtes pas compétent sur ces matières-là, seigneur Ordonio !
Je vous demande pardon. J’en parle au duc ex professo, car nous sommes tous négociants à Venise. Plèbe et seigneurie, tout le monde travaille et fabrique. Vous êtes des hommes trop supérieurs, vous autres, pour soigner vous-même votre industrie. Vous êtes doués de haute observation et de fine critique ; oh ! sans contredit, vous avez plus d’esprit que nous ! mais nos étoffes valent mieux que les vôtres, et le duc l’a reconnu.
La nuit est venue, messieurs ; partons-nous ?
Nous ne suivons pas la même route.
Néri, je pars avec vous. (À Cosima.) Êtes-vous contente de moi, madame ? Dois-je vous baiser la main ? Ne le trouvera-t-il pas mauvais ?
Votre dernière parole sera donc une parole amère ?
Dois-je rester encore un jour ?… (Cosima hésite.) Vous ne voulez pas ?
Je ne sais ce qu’ils se disent ; la Cosima est pâle comme une morte.
Bonsoir, Néri !
Vous paraissez souffrante !
Tais-toi ! (à Cosima.) Allons, ma fille, Dieu te regarde ! (Haut, à