Ce n’est pas moi, mon oncle !
J’en suis bien sûr, mon enfant !
Ne feignez pas cette tristesse, madame ; Néri a l’œil sur vous.
Encore ! Ah ! ciel ! nous quitterons-nous ainsi ?
Il n’eût tenu qu’à vous de me retenir, ce me semble !
C’est vous qui me forcez…
Vous m’en voulez d’avoir trahi cette bonne fortune ? Ah ! signora, il en a bien d’autres ! Allons, mon cher, vous êtes l’homme le plus galant de la cour. On dit que notre duc vous a pris en une telle considération, qu’il ne porte plus que des pourpoints taillés sur le modèle des vôtres.
C’est vrai. Il lui a pris la fantaisie de s’habiller à la vénitienne, et nos modes lui plaisent tant, qu’il m’a chargé de lui envoyer nos plus belles étoffes. Il les trouve très-supérieures à celles qu’on fabrique dans ses États.
Merci Dieu ! c’est nous qui les fabriquons, et le duc ne nous retirera pas, j’espère, la fourniture de sa maison ! nous l’avons de père en fils !
Mais je suis associé dans l’entreprise, moi ! Diable ! n’allez pas mettre dans l’esprit du duc une pareille sottise !…
Comment me faites-vous l’honneur de dire ?