Page:Sand - Cosima.djvu/75

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ORDONIO.

Toi seule.

COSIMA.

Non, ce n’est pas moi, vous dis-je, vous me trompez !

ORDONIO.

Jalouse ! oh ! dis-moi que tu es jalouse.

COSIMA.

Taisez-vous ; mon oncle est ici, il peut nous surprendre ; partez, hâtez-vous.

ORDONIO.

Dis-moi de revenir demain… ou je reste…

COSIMA.

Eh bien, restez à Florence jusqu’au retour d’Alvise ; mais fuyez maintenant ! — Tenez ! (Elle baisse la voix.) Ne voyez-vous pas là, sous ces arbres,… comme une personne qui nous écoute ?

ORDOXIO, de même.

Non, ce n’est rien !… Sois tranquille. À bientôt, ma bien-aimée !

Il s’éloigne, Cosima rentre dans la maison.




Scène XII

ALVISE, seul, atterré et pouvant à peine se soutenir.

Ils s’aiment ! ils me trahissent ! Oh ! non, non, c’est impossible, j’ai rêvé cela ! Elle ne l’aime pas, elle ne peut pas l’aimer… (Faisant un pas vers les bosquets sous lesquels Ordonio a disparu.) Ô toi qui mens à l’amitié et qui fuis dans les ténèbres, infâme ! malheur, malheur à toi !… (s’arrêtant.) Cosima !… Mon cœur est brisé ! (Levant les bras au ciel.) justice ! justice de Dieu !…

Il tombe anéanti sur le banc.