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composée de dix-sept personnages, s’installa dans une petite pièce voûtée qui servait de garde-meuble et que, dans mon enfance, on appelait, je ne sais pourquoi, la salle des archives. En 49, elle fut nettoyée, restaurée et classiquement consacrée « aux muses ». Un ou deux ans plus tard, on perça un gros mur, où l’on pratiqua une arcade ; la salle des marionnettes devint la loge d’un public de soixante personnes bien placées sur une estrade qui se démontait et se remontait en peu d’instants. Au delà de l’arcade se trouvait une grande pièce assez élevée pour qu’on pût y planter le théâtre des acteurs vivants, et dont on enleva le billard pour établir un second plancher. Cette combinaison fut très-heureuse. On plaça le luminaire sur la face du mur qui regardait le théâtre, et le spectateur, assis dans l’ombre, fut absolument trompé sur la dimension et la profondeur des objets exhibés devant lui. On avait obtenu un effet de diorama qui permit des lointains et des reliefs remarquables dans un espace chétif en réalité.

Quant aux marionnettes, leur théâtre, établi dans la partie de la salle des archives qui ne faisait point face à l’arcade, resta tranquille et