deur qu’elle n’a point. Les Italiens savent bien que les salles doivent être sombres pour que la scène soit lumineuse, et que l’œil perd la faculté de bien voir quand la clarté l’assiége et le pénètre de près et de tous côtés. Mais les Français, les Françaises surtout, vont au théâtre pour se faire voir, et le spectacle passe souvent par-dessus le marché.
Les progrès obtenus par Maurice dans l’art d’adapter par des moyens faciles et peu coûteux c’est-à-dire à la portée de beaucoup de personnes, les merveilles du théâtre à une bonbonnière, furent souvent interrompus par l’étude de choses plus sérieuses. Quand nous avions des loisirs, ce qui n’arrivait pas tous les ans, le Grand Théâtre, comme nous l’appelions par antithèse forcée, bien qu’il fût une bonbonnière aussi, nous occupait davantage ; mais, par le soin que nous apportions à nos costumes, à notre mise en scène, et par l’habitude que nous prenions d’improviser le dialogue, le don de faire agir et parler des marionnettes ne se perdait pas chez nos jeunes artistes. En 1848 et 49, ils nous avaient joué dix-huit pièces nouvelles. En 1854, Thiron, aujourd’hui de la Comédie-Française,