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qu’elle a bien voulu l’écrire. Ce récit méritait d’autant plus d’être publié qu’il est une des mille pages détachées de notre douloureuse histoire contemporaine. Il est, en même temps, le complément d’une biographie qui eût été admirablement faite par Sainte-Beuve et qu’on regrette de ne pas trouver dans l’inimitable galerie de ses portraits littéraires et philosophiques.

J’ai cru nécessaire à l’intelligence et à l’appréciation du récit que mademoiselle Flaugergues intitule Mes Campagnes, de la faire connaître autant qu’il m’a été possible. Tout le monde ne partagera pas ses croyances, et, moi-même, j’avoue que je n’entends pas comme elle le rôle de la Divinité ; mais, là où il y a un si beau caractère et un si beau talent à signaler, il faut accepter le point de vue où l’auteur se place. C’est une noble figure qui appartient au passé par ses idées, mais qui n’en est pas moins très-originale par ses sentiments et tout à fait digne de respect dans son archaïsme religieux et romantique. C’est une fille de Chateaubriand élevée par un girondin ; pieuse comme la reine Amélie qu’elle a beaucoup aimée, et finalement patriote énergique, vouée au culte d’un mort… qui était