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Quatre ans plus tard, Charles, désormais abbé de Beaumont, perdit cette bonne mère, trop faible et trop dépendante pour le défendre et le protéger.

En ce temps, la mère ne comptait pas, même dans la famille légale, à plus forte raison quand cette mère devait son existence à quelque grand seigneur qui commandait chez elle.

Dans ses dernières années, Marie Verrières alla vivre avec Geneviève au couvent de Sainte-Avoye. Elle ne laissa rien à ses enfants. Ma grand’mère, Aurore de Saxe, veuve du comte de Horn, dut s’établir au couvent des Anglaises, vivant d’une modique pension de la dauphine sa tante. L’abbé, toujours exilé de Paris, dut accepter la fonction de vicaire dans une petite cure de Normandie. La mort de sa mère lui fut si sensible, qu’il en faillit mourir. Son père lui écrivit à cette occasion.

« Ce 25. — Je ne sais encore que par vous, mon bien cher enfant, la cruelle nouvelle que vous m’avez mandée hier. Votre douleur est bien juste et je la partage bien vivement et bien sincèrement. Soyez assuré que, si vous vous conduisez bien, vous trouverez toujours dans mon