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cœur les sentiments les plus vrais et les plus tendres. Méritez-les par votre conduite, et par là mettez-moi à même de pouvoir décemment m’occuper de votre fortune.

» Adieu, mon Lien cher fils, je vous embrasse et vous aime bien tendrement. — Votre père, le duc de bouillon. « 

Ce tendre père qui avait failli le tuer dans un accès de jalousie et qui lui avait donné le choix entre la Bastille et la tonsure, le laissa encore quelques années en Normandie, puis il se décida à l’exiler encore plus loin, en le nommant curé de Tartas, dans les Landes.

À cette occasion, Geneviève Verrières, restée au couvent après la mort de sa sœur, écrivait au jeune abbé son neveu :

« Sainte-Avoie, 1784. — Quelle nouvelle ! Je suis atterrée, anéantie ! Pauvre et si cher ami, si encore, en vous plaignant, je pouvais vous consoler ! Adieu toutes mes espérances, adieu toutes les espérances de notre bonne amie, votre pauvre mère ! Elle était si persuadée, et je l’étais avec elle, que le prince vous attacherait à sa personne ! Il n’en est rien, il n’en sera jamais rien, puisqu’il vous envoie aux antipodes !