Page:Sand - Elle et Lui.djvu/129

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présent et l’avenir. Adieu, Thérèse ! Comptez que je suis votre ami à la vie et à la mort.

Palmer s’en alla heureux ; il avait fait une bonne action. Thérèse ne voulut pas remettre les pieds dans la maison où Laurent dormait. Elle prit un fiacre, après avoir envoyé un commissionnaire à Catherine avec ses instructions, qu’elle écrivit d’un petit café où elle déjeuna avec son fils. Ils passèrent la journée à courir Paris ensemble, afin de s’équiper pour un long voyage. Le soir, Catherine vint les rejoindre avec les paquets qu’elle avait faits dans la journée, et Thérèse alla cacher son enfant, son bonheur, son repos, son travail, sa joie, sa vie, au fond de l’Allemagne. Elle eut le bonheur égoïste : elle ne pensa plus à ce que Laurent deviendrait sans elle. Elle était mère, et la mère avait irrévocablement tué l’amante.

Laurent dormit tout le jour et s’éveilla dans la solitude. Il se leva, maudissant Thérèse d’avoir été à la promenade sans songer à lui faire faire à souper. Il s’étonna de ne pas trouver Catherine, donna la maison au diable, et sortit.