leur conscience, eussent pu me faire un mauvais parti en me voyant forcer l’entrée.
Le pauvre petit s’était éveillé, et, assis par terre, il attendait avec la patience qui lui était naturelle qu’il plût à la Providence de lui accorder un lit. Il me faisait de la peine, son caractère ou son tempérament rendait si faciles les hasards auxquels je confiais son existence que je lui en étais reconnaissant, et me prenais à l’aimer comme s’il m’eût appartenu.
Au milieu de mes perplexités et voyant qu’au bout d’un bon quart d’heure personne ne venait m’ouvrir, j’eus l’idée de faire le tour des bâtiments pour tenter quelque autre entrée, et, reprenant l’enfant dans mes bras, je longeai les murs jusqu’à ce que j’eusse rencontré une porte basse qui se trouva ouverte à demi. Je la poussai et pénétrai dans une ancienne poterne où donnaient les portes des étables. J’entrai dans celle des vaches, et, voyant au fond une crèche vide avec un tas d’herbes sèches à côté, j’y fis vite un lit provisoire pour Gaston, je l’enveloppai de mon pardessus et de mes foulards, et, désormais tranquille sur son compte, je me disposai à frapper plus près de l’oreille des fermiers, c’est-à-dire à la porte du pavillon qu’ils habitaient.
Mais il fallait braver deux grands chiens de montagne, et ils me firent un si mauvais accueil, que je rentrai vite dans l’étable en leur fermant la