— Oh ! moi, je n’y entends rien ; vous dirigerez, Yvoine, et nous allons en causer en déjeunant ensemble.
Je le pris sous le bras, et, en le conduisant au pavillon où je prenais les repas avec la famille, je lui demandai ce qui se passait à Sévines.
— Rien que je sache mieux que vous, répondit-il, car j’y ai pris mon chargement le lendemain du jour où vous avez quitté le château.
— Au fait, oui, repris-je, vous avez eu quinze jours de route. Et dans le pays, à Orléans, il n’y avait rien de nouveau ?
— Toujours les mêmes causeries.
— À propos de quoi ?
— Oh ! vous savez bien, l’enfant perdu, ou enlevé, ou noyé, on ne sait pas ; chacun dit son mot.
— L’enfant… de Sévines ?
— L’enfant de M. le comte et de madame la comtesse, une affaire déjà ancienne dont on s’est remis à parler. Vous savez mieux que personne ce qui en est, vous qui étiez là dans le temps.
— Non, je n’y étais pas, je n’y étais pas le jour de ce grand malheur…
— Le grand malheur… Alors vous croyez l’enfant noyé ?
— Et vous, Ambroise ?
— Moi, je le crois aussi. Est-ce que nous vivons dans un temps où on pourrait comme ça faire dis-