d’un amphithéâtre de laves que je n’avais jamais exploré, mais que j’avais vu plusieurs fois des hauteurs environnantes. C’était un désert dans le désert de ces montagnes ; aussi fus-je vivement frappé en découvrant à quelque distance en avant de moi une petite construction qui n’y était pas trois ans auparavant. C’était une maisonnette rustique plus élevée et mieux bâtie que celles du pays. Une habitation nouvelle dans une région sans habitants me parut chose assez remarquable et digne d’une sérieuse attention. J’approchai comme par hasard, et, ne voyant personne, je jetai un regard sur l’enclos. Ce n’était qu’un fouillis d’arbustes et d’arbres de la montagne, pins, sorbiers, hêtres, sureaux et châtaigniers, croissant pêle-mêle comme si le propriétaire, ayant acheté ce petit bois, n’avait pas encore eu le temps d’en faire un jardin et de le renfermer.
Enfin j’aperçus une éclaircie et vis, vers le milieu, une sorte de petite lande bossuée couverte de plantes sauvages, sans aucune trace de culture. Je gagnai la maison et dus la tourner pour trouver la porte, qui n’était pas sur le sentier, et dont on ne pouvait approcher qu’en traversant le ruisseau sur des blocs de rocher disposés en manière de pont. Rien de joli et de pittoresque comme cette habitation rustique. Le bâtiment carré était des plus insignifiants ; mais le site était ravissant pour moi, qui avais peu à peu appris à comprendre