En 1848, elle avait eu la douleur de perdre son fils unique, Ange de Montesparre, et s’était d’autant plus attachée à Salcède qu’il s’était montré aussi désolé qu’elle de ce malheur. Elle voulait que le marquis s’établît à Montesparre avec Gaston, et on pressentait dans ses expressions le désir de le reconnaître pour son fils et celui de Salcède. La réparation du sacrifice qu’elle était prête à faire de sa réputation eût été un mariage entre eux. Salcède n’avait pas accepté cette solution. De là des querelles suivies de raccommodements. Le désespoir de la baronne était de voir le marquis rarement et en secret. Il n’allait chez elle ni le jour ni la nuit : ils ne se rencontraient que dans les courts et mystérieux voyages que Salcède faisait à Paris. Il paraissait se plaire beaucoup au Refuge, trouver un grand bonheur à faire l’éducation d’Espérance, enfin ne rien regretter du monde et des choses de la vie.
Je cherchai vainement une lettre directe de Rolande à Salcède. Ou elle ne lui avait jamais écrit, ou il portait son trésor sur lui. La conclusion à tirer de toutes ces écritures confidentielles, c’est qu’aucune ne contenait l’aveu de la faute commise, et ne constituait une preuve qui pût mettre Roger à l’abri des revendications de son frère. Au contraire : soit sincérité, soit habileté consommée, tout ce que madame de Flamarande avait écrit à son amie pouvait être invoqué par elle comme une