Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/104

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voir confiée à la surveillance d’un homme brutal et insolent, qui avait été déjà chargé par quelque autre de me suivre et de m’espionner.

En rentrant, comme je descendais de voiture, je vis dans la cour de notre maison ce même monsieur, qui me regardait effrontément.

Alors, je sentis une telle indignation, que j’entrai brusquement chez mon père pour lui dire que je ne voulais pas rester un jour de plus dans cette maison et dans ce pays.

— Ah bah ! s’écria-t-il, pourquoi donc ça ?

Je refusai de m’expliquer. Il me traita de capricieuse et me railla. J’allai pleurer dans ma chambre ; j’étais furieuse, et ce qu’il y avait de pis, c’était de ne pas savoir pourquoi.

Le lendemain, mon père céda. Il veut tout ce que je veux, il me gâte.

J’eus des remords, car je le voyais évidemment contrarié de renoncer à un séjour qui lui plaît, à des études qu’il avait reprises avec ardeur