Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/190

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pieds, une vallée à la fois imposante et délicieuse, où l’Arno caresse une ville à la fois belle et charmante. C’est Florence, la ville des fleurs et des bronzes, des sombres laves et des brillants émaux.

Si, avant que j’eusse vu Rome, on m’eût fait apparaître dans un rêve la ville des césars et des papes, la capitale de l’ancien monde et le sanctuaire des arts, tristement accroupie dans un cloaque immense, morne, stupide, navrant ; désert fétide où l’homme ne peut venir faucher l’herbe sans que la mort le fauche à son tour, j’aurais cru être la dupe d’un cauchemar. Mais, si l’on m’eût montré la ville des Médicis dressant ses flèches sarrasines et ses dômes brillants dans une poussière d’or et de parfums, reposant ses membres robustes dans les prairies humides, au pied des molles collines que surmontent les crêtes neigeuses de l’Apennin, j’aurais dit : « Certes voilà Florence telle que je l’imaginais, Florence