Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec moi, et me regarda en clignotant comme s’il eût été encore plus myope que moi. Mais il n’est pas myope, et ceci n’était qu’une impertinence de plus.

Enfin, comme je le lorgnais despotiquement, il se décida à me répondre : « Bonjour, madame, » d’une voix très-douce et très-harmonieuse, qui, je dois l’avouer, me désarma un peu.

Je vais te rapporter, autant que possible, mot pour mot, le bizarre échange de paroles qui se fit alors entre lui et moi.

— Pourquoi m’appelez-vous madame, quand vous savez si bien qui je suis ? est-ce une nouvelle injure ?

Il se passa la main sur le front, et, d’un air tout éperdu, il répéta :

— Une nouvelle injure ? Mais, madame… ou mademoiselle…, je ne vous connais pas.

— Vous jouez très-bien votre rôle, à coup sûr ;