Page:Sand - Garibaldi, 1860.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

l’avaient aperçu, lui donnent la chasse. Le vent devient tout à coup contraire, il ne peut fuir. Il essaye de passer à travers ses ennemis et de tenir ses barques unies ; mais les Autrichiens parviennent à les séparer et à lui en enlever huit. Avec les autres, cependant, il échappe, à force d’audace, et, le 3 août, aborde, de nouveau, aux rivages romains. Il avait avec lui sa femme, ses enfants, Ciceruacchio et les siens, et deux ou trois autres compagnons, l’officier lombard Livraghi et le barnabite Ugo Bassi.

» Pendant deux jours, il continue sa route par terre, reçu, caché partout, malgré les menaces de mort proférées par les Autrichiens contre quiconque lui donnerait asile. Sa femme, épuisée, succombe à tant de fatigues. Il abandonne à regret ce pauvre cadavre, mais poursuit, portant son deuil dans son cœur, passe à Ravenne, en Toscane, à Gênes, à Tunis, et, de là, en Amérique. Ciceruacchio et ses enfants, saisis, sont fusillés, dit-on, quoiqu’ils n’eussent pas pris les armes. D’autres prétendent qu’ils se noyèrent dans leur fuite, au passage d’un fleuve. Livraghi, Ugo Bassi furent mis à mort sans jugement. Ce dernier ne put obtenir le viatique ; des historiens