Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/342

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dames. Mme  d’Esquelbee, qui a daigné me trouver fort bien, à ce qu’on m’a dit ; Mme  de Flahaut, qui vient de faire paraître un roman que j’ai la grossièreté de n’avoir pas lu, et Mme d’Andlaw. — Réné est toujours le meilleur des amis, mais il a un grand défaut, c’est de boire de l’eau comme un canard. Heureusement cela n’est pas contagieux…… »

« Je te jure par tout ce qu’il y a de plus sacré que V… travaille et ne me coûte rien. Je ne comprends pas que tu t’inquiètes tant. Jamais je n’entretiendrai une femme tant que je serai un pauvre diable, puisque je serais forcé de l’entretenir à tes frais. En outre, tu ne la connais pas, et tu la juges sur le dire de Deschartres qui la connaît encore moins. Ne parlons pas d’elle, je t’en prie, ma bonne mère, nous ne nous entendrions pas ; sois sûre seulement que j’aimerais mieux me brûler la cervelle que de mériter de toi un reproche, et que te faire de la peine est le plus mortel chagrin qui me puisse arriver…….

« Je n’en finirais pas si je voulais te raconter tous les ridicules de cette belle jeunesse. Les Anglais les sentent bien, et j’enrage de les voir rire sous cape, sans pouvoir trouver qu’ils ont tort de mépriser dans leur ame de pareils échantillons de notre nation. Il y en a d’autres qui essaient gauchement de les singer et qui n’ont à cœur que de déprécier leur patrie devant les étrangers. C’est quelque chose de révoltant, et