Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/376

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vue bonne. Tant il y a qu’avec la rage de l’espionnage, elle n’avait pas le don de la clairvoyance, et qu’il nous était toujours facile de nous échapper. Une fois que nous étions hors de classe, où nous prendre dans ce village qu’on appelait le couvent ? Mlle D…… n’avait pas d’intérêt à faire une esclandre et à signaler nos fréquentes escapades à la communauté. On lui eût reproché de ne savoir pas empêcher ce dont elle se plaignait. Nous étions parfaitement indifférentes au bonnet de nuit et aux déclamations furibondes de l’aimable personne. La supérieure, qui était politiquement indulgente, ne se laissait pas aisément persuader de nous priver de sorties. Elle seule avait le droit de prononcer cet arrêt suprême. La discipline était donc fort peu rigoureuse, en dépit du méchant caractère de la surveillante.

La poursuite du grand secret, la recherche de la cachette dura tout l’hiver que je passai à la petite classe. Le mur de l’impasse fut notablement dégradé, mais nous n’arrivâmes qu’à des traverses de bois devant lesquelles il fallut s’arrêter. On chercha ailleurs, on fouilla dans vingt endroits différens, toujours sans obtenir le moindre succès, toujours sans perdre l’espérance.

Un jour, nous nous imaginâmes de chercher sur les toits quelque fenêtre en mansarde qui fût comme la clé supérieure du monde souterrain tant rêvé. Il y avait beaucoup de ces fenêtres