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CHAPITRE VINGTIÈME.

Mon tuteur. — Arrivée de ma mère et de ma tante. — Étrange changement de relations. — Ouverture du testament. — Clause illégale. — Résistance de ma mère. — Je quitte Nohant. — Paris, Clotilde. — 1823. — Deschartres à Paris. — Mon serment. — Rupture avec ma famille paternelle. — Mon cousin Auguste. — Divorce avec la noblesse. — Souffrances domestiques.


Mon cousin Réné de Villeneuve, puis ma mère, avec mon oncle et ma tante Maréchal, arrivèrent peu de jours après. Ils venaient assister à l’ouverture du testament et à la levée des scellés. De la valeur de ce testament allait dépendre mon existence nouvelle ; je ne parle pas sous le rapport de l’argent, je n’y pensais pas, et ma grand’mère y avait pourvu de reste ; mais sous le rapport de l’autorité qui allait succéder pour moi à la sienne.

Elle avait désiré, par-dessus tout, que je ne fusse point confiée à ma mère, et la manière dont elle me l’avait exprimé, à l’époque de la pleine lucidité où elle avait rédigé ses dernières volontés, m’avait fortement ébranlée. « Ta mère, m’avait-elle dit, est plus bizarre que tu ne penses, et tu ne la connais pas du tout. Elle est si inculte qu’elle aime ses petits à la manière des oiseaux,