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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/786

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que j’en avais un peu l’éducation sans en avoir l’air, il y avait entre nous ce rapport, que nous ne connaissions ni ruses ni vanités de femme, et nous sentîmes tout d’abord que nous ne serions jamais, en rien et à propos de personne, la rivale l’une de l’autre ; que, par conséquent, nous pouvions nous aimer sans méfiance et sans risque de nous brouiller jamais.

Ce fut elle qui provoqua ma mère à me laisser chez elle. Elle avait compté que nous y passerions huit jours. Ma mère s’ennuya dès le lendemain, et comme je soupirais en quittant déjà ce beau parc tout souriant de sa parure printanière, et ces figures ouvertes et sympathiques qui interrogeaient la mienne, Mme Angèle, par sa décision de caractère et sa bienveillance assurée, trancha la difficulté. Elle était mère de famille si irréprochable, que ma propre mère ne pouvait s’inquiéter du qu’en dira-t-on, et comme cette maison était un terrain neutre pour ses antipathies et ses ressentimens, elle accepta sans se faire prier.

Cependant, comme au bout de la semaine, elle ne faisait pas mine de revenir, je commençai à m’inquiéter, non pas de mon abandon dans une famille que je voyais si respectable et si parfaite, mais de la crainte d’être à charge, et j’avouai mon embarras.

James me prit à part et me dit : « Nous savons toute l’histoire de votre famille. J’ai un