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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/806

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terie, qui eût été de mauvais ton si elle n’eût commencé entre des personnes aussi chastes que nous le sommes toutes ici, peut tourner au sérieux dans des cervelles chagrines comme la vôtre, je vais prier mon père et ma mère de la faire cesser bien vite. »

Le père James, que je rencontrai le premier en rentrant dans la maison, répondit à ma réclamation que le père Stanislas radotait. « Si vous voulez faire attention aux épigrammes de ce vieux Chinois, dit-il, vous ne pourrez jamais lever un doigt qu’il n’y trouve à gloser. Il ne s’agit pas de ça. Parlons sérieusement. Le colonel Dudevant a, en effet, une belle fortune, un beau revenu, moitié du fait de sa femme, moitié du sien ; mais dans le sien il faut considérer comme personnelle sa pension de retraite d’officier de la Légion-d’Honneur, de baron de l’empire, etc. Il n’a de son chef qu’une assez belle terre en Gascogne, et son fils, qui n’est pas celui de sa femme, et qui est fils naturel, n’a droit qu’à la moitié de cet héritage. Probablement il aura le tout, parce que son père l’aime et n’aura pas d’autres enfans ; mais tout compte fait, sa fortune n’excèdera jamais la vôtre et même sera moindre au commencement. Ainsi, il n’y a rien d’impossible à ce que vous soyez réellement mari et femme, comme nous en faisions la plaisanterie, et ce mariage serait encore plus avantageux pour lui qu’il ne le serait pour vous. Ayez donc la