Page:Sand - Isidora, 1845.djvu/224

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en se le disputant, influence divine, ce n’est, pas moi qui t’ai chassée du sanctuaire ! c’est elle, c’est son orgueil insatiable ; c’est son inquiétude jalouse, qui t’éloignent sans cesse.




A. — Oh ! si tu pouvais me donner un jour, une heure, du calme divin que ton âme renferme, et que reflète ton front pâle, je serais dédommagé de toute ma vie de rêves dévorants et de tourments ignorés. Le calme ! sans doute, tu ne peux ou ne veux pas donner autre chose. D’où vient que ton amitié ne me l’a pas donné ? Il est des pensées terribles dont l’ivresse n’oserait s’élever jusqu’à toi. Mais, si l’on pouvait s’asseoir à tes pieds, plonger, sans frémir, dans ton regard, respirer une heure, sans témoins opportuns et sans crainte de t’offenser, l’air qui t’environne… serait-ce trop demander à Dieu ? et n’ai-je pas assez souffert pour qu’il me soit permis de me représenter une si respectueuse et si enivrante volupté ?