donnaient à cœur joie, grimpant jusque sur les fenêtres et dans les grands âtres de cheminées béantes le long des murs aux étages effondrés. Il m’était bien facile de me dissimuler dans ce labyrinthe colossal, une des plus hautaines forteresses de la féodalité. Vue du dehors, c’est une masse prismatique qui se soude au rocher par une base homogène, c’est-à-dire hérissée de blocs bruts que des mains de géant semblent avoir jetés au hasard dans la maçonnerie. Tout le reste est bâti en laves taillées, et ce qui reste des voûtes est en scories légères et solides. Ces belles ruines de l’Auvergne et du Vélay sont des plus imposantes qu’il y ait au monde. Sombres et rougeâtres comme le dyke dont leurs matériaux sont sortis, elles ne font qu’un avec ces redoutables supports, et cette unité de couleur, jointe quelquefois à une similitude de formes, leur donne l’aspect d’une dimension invraisemblable. Jetées dans des paysages grandioses que hérissent en mille endroits des accidents analogues, et que dominent des montagnes élevées, elles y tiennent une place qui étonne la vue et y dessinent des silhouettes terribles que rendent plus frappantes les teintes fraîches et vaporeuses des herbages et des bosquets environnants.
À l’intérieur, le château de Murol est d’une étendue et d’une complication fantastiques. Ce ne sont que passages hardis franchissant des brèches de rocher à