Page:Sand - Jean de la Roche (Calmann-Levy SD).djvu/27

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ches en larges dalles déjetées et brisées, et ouvrir une porte vermoulue toute couverte de ferrures savamment découpées. Le guichet et la serrure, chefs-d’œuvre de complication, étaient dignes d’échapper à la rouille centenaire et de briller sur l’étagère d’un musée. Les armes de la famille écussonnaient le tympan de l’entrée. Cette entrée franchie, on se trouvait sur l’étroite plate-forme, taillée comme le chemin dans le rocher, mais bordée d’un mur à hauteur d’appui en blocs bruts. C’était donc une corniche et non une cour. Les portes et fenêtres du rez-de-chaussée, très-élégantes, mais très-délabrées, s’égayaient de quelques rosiers grimpants et de guirlandes de chèvrefeuille sauvage.

De là on pénétrait de plain-pied dans la salle à manger, dans le salon, puis dans la chambre d’honneur, qui servait de salon plus intime à ma mère. Au-dessus, un étage de chambres assez nues était destiné à son logement, au mien, et à l’hospitalité envers quelques amis. Deux autres étages restaient dans l’abandon le plus complet, sauf les chambrettes affectées au domestique peu nombreux de la maison, un vieux valet de chambre, cocher à l’occasion, une femme de charge servant de fille de chambre à ma mère, et une robuste cuisinière, excellente femme dévouée qui s’appelait Catherine et qui m’aimait particulière-