Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/139

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radieuses qui dorment côte à côte, dans le ciel pur, parmi des myriades de moindres gloires ; et tous ces signes cabalistiques, tous ces chiffres inconnus, tous ces caractères étranges, gigantesques, sublimes, qu’elles tracent sur nos têtes, ne vous êtes-vous pas laissé prendre à la fantaisie de les expliquer et d’y découvrir les grands mystères de notre destinée, l’âge du monde, le nom du Très-Haut, l’avenir de l’ame ? Oui, vous avez interrogé ces astres avec d’ardentes sympathies, et vous avez cru rencontrer des regards d’amour dans le tremblant éclat de leurs rayons ; vous avez cru sentir une voix qui tombait de là-haut pour vous caresser, pour vous dire : — Espère, tu es venu de nous, tu reviendras vers nous ? C’est moi qui suis ta patrie. C’est moi qui t’appelle, c’est moi qui te convie, c’est moi qui dois t’appartenir un jour !

L’amour, Sténio, n’est pas ce que vous croyez ; ce n’est pas cette violente aspiration