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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/140

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de toutes les facultés vers un être créé ; c’est l’aspiration sainte de la partie la plus éthérée de notre ame vers l’inconnu. Êtres bornés, nous cherchons sans cesse à donner le change à ces cuisans et insatiables désirs qui nous consument ; nous leur cherchons un but autour de nous, et, pauvres prodigues que nous sommes, nous parons nos périssables idoles de toutes les beautés immatérielles aperçues dans nos rêves. Les émotions des sens ne nous suffisent pas. La nature n’a rien d’assez recherché, dans le trésor de ses joies naïves, pour apaiser la soif de bonheur qui est en nous ; il nous faut le ciel, et nous ne l’avons pas !

C’est pourquoi nous cherchons le ciel dans une créature semblable à nous, et nous dépensons pour elle toute cette haute énergie qui nous avait été donnée pour un plus noble usage. Nous refusons à Dieu le sentiment de l’adoration, sentiment qui fut mis en nous pour retourner à Dieu seul. Nous le