Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/158

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tre irlandais de la chapelle de Sainte-Laure. Il s’approcha, austère et lent. Son aspect inspirait un respect religieux ; son regard calme et profond, qui semblait réfléchir le ciel, eût suffi pour donner la foi. Lélia, brisée par la souffrance, avait caché son visage sous son bras contracté, enlacé de ses cheveux noirs.

— Ma sœur ! dit le prêtre d’une voix pleine et fervente.

Lélia laissa retomber son bras, et retourna lentement son visage vers l’homme de Dieu.

— Encore cette femme ! s’écria-t-il en reculant avec terreur.

Alors sa physionomie fut bouleversée, ses yeux restèrent fixes et pleins d’épouvante, son teint devint livide, et Sténio se souvint du jour où il l’avait vu pâlir et trembler en rencontrant le regard sceptique de Lélia au-dessus de la foule prosternée.

— C’est toi, Magnus ! lui dit-elle ; me reconnais-tu ?