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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/161

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nio, entendez le prêtre, il n’y a rien de moins poétique que la perfection humaine. Soit, mon père, renions Satan, condamnons-le au néant ; je ne tiens pas à son alliance, quoique l’air satanique soit assez de mode, et qu’il ait inspiré à Sténio de fort beaux vers en mon honneur. Si le diable n’existe pas, me voici fort en paix sur mon avenir ; je puis quitter la vie à cette heure, je ne tomberai pas dans l’enfer. Mais où irai-je, dites-moi ? Où vous plaît-il de m’envoyer, mon père ? Au ciel, dites ?

— Au ciel ! s’écria Magnus. Vous, au ciel ! Est-ce votre bouche qui a prononcé ce mot ?

— N’est-il point de ciel non plus ? dit Lélia.

— Femme, dit le prêtre, il n’en est point pour toi !

— Voilà un prêtre consolant ! dit-elle. Puisqu’il ne peut sauver mon ame, qu’on amène le médecin, et que, pour or ou pour argent, il se décide à sauver ma vie.

— Je ne vois rien à faire, dit le docteur